Autant vous le dire d'emblée : j'utilise et teste régulièrement des outils d'automatisation pour mes propres projets et ceux de mes clients. Quand il s'agit d'automatiser des tâches marketing — synchroniser des leads, enrichir une base CRM, poster sur les réseaux ou déclencher des séquences d'email — deux noms reviennent souvent : Zapier et Integromat (aujourd'hui connu sous le nom de Make). Voici mon comparatif pratique, basé sur des cas concrets, afin que vous sachiez lequel choisir selon vos besoins.
Prise en main et ergonomie
Zapier mise sur la simplicité : une interface claire, des "Zaps" guidés pas à pas, des templates pré-configurés pour des flux classiques (par exemple : nouveau lead → ajout à Mailchimp). Si vous démarrez et que vous voulez connecter vite fait deux outils sans toucher au code, Zapier est souvent plus rapide à appréhender.
Integromat/Make propose une interface visuelle plus riche : vous construisez des scénarios sur un canvas avec des lignes, des routes conditionnelles et des modules très détaillés. À première vue, c'est plus complexe, mais cette complexité paye si vous avez besoin de transformations de données, de boucles ou de scénarios multi-branches. Pour un utilisateur averti ou pour des automatisations exigeantes, je trouve Make plus puissant.
Fonctionnalités utiles en marketing
- Triggers et actions : Zapier propose de très nombreux triggers simples et rapides. Make offre des triggers similaires mais avec plus de granularité (ex. pagination, filtres avancés).
- Transformations de données : Make surclasse Zapier grâce à des fonctions natives (formatage, regex, calculs, JSON parsing). Zapier a amélioré ses utilitaires mais reste moins flexible.
- Conditions et branchements : Make gère nativement les routes conditionnelles. Zapier propose des filtres et des chemins, mais cela devient vite limité pour des logiques complexes.
- Boucles / Iterators : très pratique en marketing (ex. itérer sur une liste d'items d'un formulaire) — Make intègre cela naturellement. Zapier propose des "Loops" dans certains plans mais avec des limites.
- Webhooks & API : les deux gèrent les webhooks. Make permet souvent de construire des requêtes HTTP plus avancées sans script externe.
- Gestion des erreurs : Make affiche visuellement où le scénario a planté et permet de relancer depuis l'étape fautive. Zapier propose une gestion d'historique et des redémarrages, mais la visibilité est moins fine.
Compatibilité applications
Zapier a un catalogue énorme d'applications intégrées (des centaines voire milliers selon les catégories). Pour des outils très courants (Google Sheets, Slack, Mailchimp, Shopify...), Zapier couvre tout. Make couvre aussi beaucoup d'applications, mais certains connecteurs moins populaires peuvent être plus complets dans Zapier.
En pratique, si votre stack marketing repose sur des outils grand public, les deux fonctionneront. Si vous avez des outils niche, vérifiez les intégrations disponibles et les capacités du module (e.g. lecture/écriture complète des champs, support des webhooks).
Performance et exécution
Zapier exécute des zaps en temps réel ou presque selon le type de trigger et le plan choisi. Pour des besoins marketing (lead capture instantanée), Zapier est très fiable.
Make peut être configuré pour des exécutions très fréquentes et propose une visualisation détaillée. Cependant, pour des workflows hautement temps-réel avec milliers d’événements par heure, il peut falloir dimensionner le plan en conséquence sur les deux plateformes.
Tarification
Les modèles tarifaires changent régulièrement, mais voici un aperçu utile à vérifier avant de vous engager :
| Critère | Zapier | Integromat / Make |
|---|---|---|
| Modèle | Par zaps / tâches mensuelles | Par opérations (crédits) et exécutions |
| Plan gratuit | Oui (limité en nombre de tâches et zaps) | Oui (généralement plus généreux en opérations gratuites) |
| Idéal pour | Utilisateurs simples, tests rapides | Workflows complexes, transformation de données |
| Coût à l'échelle | Peut devenir cher si volume élevé | Souvent plus économique pour des scénarios complexes |
En résumé : Zapier est simple mais peut coûter plus cher quand le nombre d'actions grimpe. Make propose souvent un meilleur rapport qualité/prix pour des scénarios intensifs ou complexes.
Cas pratiques marketing — exemples concrets
Je vous partage trois petites configurations que j'ai mises en place pour des clients :
- Capture de lead depuis Typeform → CRM → séquence email : avec Zapier, j'ai construit un zap qui prend chaque nouvelle réponse et crée un contact dans HubSpot puis déclenche une séquence dans Mailchimp. Simple, fiable et rapide à monter.
- Récupération et enrichissement automatique : quand un client reçoit des leads via un formulaire, j'utilise Make pour appeler une API d'enrichissement (Clearbit), transformer les données, vérifier les doublons et n'envoyer que les nouveaux leads au CRM. Le traitement, les règles et les erreurs sont visibles pas à pas dans Make.
- Reporting hebdomadaire : Make récupère les données Google Analytics + feuille Google Sheets + ventes Shopify, fusionne et calcule des métriques, puis envoie un rapport Slack. La capacité de Make à manipuler des tableaux et boucles simplifie grandement la tâche.
Points faibles et limites
- Zapier : parfois trop "no-code friendly" au point de masquer des détails importants (par ex. limites d'API). Pour des processus multibranches, on se retrouve vite à bricoler plusieurs zaps.
- Make : courbe d'apprentissage plus raide. La richesse de l'éditeur peut dérouter un débutant. De plus, certains connecteurs demandent plus de paramétrage technique.
Quand choisir lequel ?
- Choisissez Zapier si : vous lancez des automatisations simples, vous voulez du rapide, ou vous préférez une interface ultra-intuitive pour des petites équipes non-techniques.
- Choisissez Make si : vous avez besoin de logique avancée (routes, boucles, transformation JSON), que vous traitez des volumes importants ou que vous voulez réduire le coût à mesure que l'automatisation devient plus complexe.
- Astuce pratique : il n'est pas rare d'utiliser les deux. Par exemple, Zapier pour des intégrations ultra-simples et Make pour les gros pipelines de traitement.
Conseils pour démarrer vos automatisations marketing
- Identifiez d'abord les tâches répétitives qui consomment le plus de temps (qualification de leads, export/import, reporting).
- Prototypiez en plan gratuit : testez un flux simple, vérifiez la fiabilité et la latence.
- Surveillez les erreurs et prévoyez des notifications (Slack/email) pour les échecs afin de réagir rapidement.
- Documentez vos workflows : qui fait quoi, quelles données sont transmises, où sont les points sensibles (doublons, limites API).
- Pensez à la sécurité et à la confidentialité des données : chiffrez si nécessaire, ne stockez pas d'informations sensibles inutilement.
Si vous voulez, je peux regarder votre stack (site, CRM, tools) et proposer un mini-plan d'automatisation avec les étapes et l'estimation des coûts. J'ai l'habitude de créer des petits scénarios solides et évolutifs qui évitent de se retrouver avec une usine à gaz plus tard.